PLURISENSORIEL 10

01 | 01 | 12

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03/12/2011-10/02/2012

Avec

Noémie BABLET

Hélène BERTIN

Marie BETTE

Shahrzad FATHI

Marion GENEVE

Sarah HOLVECK

Léo HUBER

Elsa LEMESLE

Alicia LUCIANI

Manuella PEREIRA

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Les conditions d’apparition de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy sur son territoire lui confèrent une relation particulière aux questions liées à l’architecture et au paysage. Pour mieux appréhender ces enjeux, l’école privilégie des temps d’immersion dans des contextes extérieurs. Les caractéristiques et les contraintes du lieu et des espaces sont alors intégrées à la réflexion et nourrissent les productions.

Dans le cadre de l’Atelier de Recherche et de Création « Arts et Architectures » un groupe d’étudiants s’est installé durant une semaine au Centre Culturel de Flaine.

Répondant à l’invitation de son directeur, Gilbert Coquard, accompagnés par Jean-Michel Brinon, professeur, et Victor Grillo, artiste, les étudiants ont interrogé le rapport nature/architecture si particulier à Flaine.

L’Ecole Supérieure d’Art de l’Agglomération d’Annecy et l’ENSAPC travaillent à nouveau ensemble sur le site, permettant ainsi aux étudiants d’Annecy et de Cergy d’échanger et de partager leur regard sur cet environnement singulier.

Les photographies, les peintures, les sculptures et les installations qui sont présentées témoignent plastiquement des différentes lectures suscitées par la découverte et le travail sur le site. Cette exposition est le fruit de sept jours d’intense activité rythmés par des discussions, des déplacements, des temps de production…

De retour dans leurs ateliers à Cergy ou Annecy, les tentatives et les expérimentations menées ici nourriront leur projet et constitueront peut-être le point de départ de nouvelles pistes de recherches et de réflexions.

Sylvain LIZON

Directeur de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts de Paris – Cergy / décembre 2011

 

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Ce n’est pas la première fois que l’école supérieure d’art de l’agglomération d’Annecy produit ou participe à un événement au Centre Culturel de Flaine et à chaque fois cela sonne comme une gageure, un geste fou presque insensé et pourtant, dans l’exact même temps cela apparaît comme une évidence, une réalité d’une grande simplicité. Tout cela s’annonce, à chaque fois, comme un point de départ éminemment stimulant.

Car en effet travailler à Flaine paraîtra toujours un geste limite, un geste presque fou parce que le lieu lui-même est porteur d’une véritable puissance irrationnelle: les éléments primordiaux de la nature imposent leur présence et il peut y neiger en été, les orages et la foudre peuvent y arriver en quelques minutes, les précipitations, averses ou chutes de neige, peuvent transformer en quelques heures le paysage du tout ou tout – du havre de paix au menaçant chaudron; du creux tout en rondeur, blanc et resplendissant, au cirque violemment bouché, opaque, comme une impasse menaçante. Dans tous les cas, on ne peut aller travailler à Flaine sans savoir qu’une bonne partie de ce qui s’y passera échappera, littéralement. Alors, pour cela il sera toujours étrange, contre-nature, fou, d’aller y faire de l’art.

Mais dans le même temps à Flaine les artistes et autres créateurs invités le sont dans des conditions extrêmement confortables. Parce que le si attentif Centre Culturel de Flaine fait tout pour que cela se passe au mieux, certes, mais aussi, plus généralement, parce qu’en face de la puissance de la montagne, le couple des Boissonnas, fondateurs de la station, a su installer une autre puissance au service des hommes qui décideraient d’y passer du temps: cette puissance, c’est celle de l’architecture, celle de l’imagination constructive, celle de l’utopie d’une juste présence de l’homme dans un écosystème sublime. Et encore aujourd’hui, cela se ressent dès qu’on pose le pied à Flaine: ici, le confort, la douceur et l’élégance ont su prendre position en face du danger ou de la brutalité climatique de la montagne – et le Centre Culturel de Flaine, lieu de travail pour les artistes mais aussi lieu de mise en commun de la culture sous toutes ses formes, apparaît aujourd’hui comme un des exemples le plus probant de ce qu’il reste de cette « prise de position » initiale.

Alors, comme à chaque fois, parce que cela apparaît à la fois insensé et évident, pour « A plusieurs », il est facile de parier que ce qui sera fait à Flaine sera d’une rare intensité. Il suffira aux étudiants d’être disponible à la puissance du lieu – de savoir écouter ce que disent ensemble brutalité et douceur.

Stéphane Sauzedde

Directeur de l’école supérieure d’art de l’agglomération d’Annecy / décembre 2011

 

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