"PLURISENSORIEL 9"
01 | 01 | 11
« Plurisensoriel 9 »
06/12/2010 au 19/02/2011
Avec
Maxime BICHON
Julia BORDERIE
Antoine FONTAINE
Léa FURNION
Marion GUILLET
Olivier LAVENAC
Pauline PARIS
Manuella PEREIRA
Julie POULAIN
Jean-François RIOUX-COSSON
Flor TRAYNARD
_________________
L’enseignement et les recherches menés au sein de l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Cergy entretiennent des liens étroits avec les questions architecturales et environnementales. Pour mieux appréhender ces enjeux, le cursus de l’école favorise des temps d’immersion dans des contextes extérieurs. Les caractéristiques et les contraintes du lieu et des espaces sont alors intégrées à la réflexion et nourrissent les productions.
Dans le cadre de l’Atelier de Recherche et de Création « Arts et Architectures » un groupe d’étudiants s’est installé durant une semaine au Centre Culturel de Flaine. Répondant à l’invitation de son directeur, Gilbert Coquard, accompagnés par leur professeur, Jean-Michel Brinon, et d’un artiste invité, Victor Grillo, les étudiants ont interrogé le rapport nature/architecture si particulier à Flaine.
Cette année l’école supérieure d’art de l’agglomération d’Annecy a été associée à ce projet, permettant ainsi aux étudiants d’Annecy et de Cergy d’échanger et de partager leur regard sur cet environnement.
Les photographies, les peintures, les sculptures et les installations qui sont présentées témoignent plastiquement des différentes lectures suscitées par la découverte et le travail sur le site. Cette exposition est le fruit de sept jours d’intense activité rythmés par des discussions, des déplacements, des temps de production…
De retour dans leurs ateliers à Cergy ou Annecy, les tentatives et les expérimentations menées ici nourriront leur projet et constitueront peut-être le point de départ de nouvelles pistes de recherches et de réflexions.
Sylvain LIZON
Directeur de l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Paris – Cergy / décembre 2010
________________________________
Flaine, pour prendre de la hauteur
Pourquoi aller, étudiants en art et en design, travailler dans la neige, en altitude, dans les montagnes, à l’écart ? Pourquoi se retirer des zones de flux et de croisement, pourquoi s’éloigner des espaces urbains où l’activité artistique et intellectuelle est statistiquement plus intense, plus variée, plus riche – naissant précisément des flux et des croisements ? Pourquoi donc aller à Flaine, niché dans un espace naturel si imposant, pour mener une aventure par définition artificielle – car faire de l’art a toujours été un artifice, précisément ?
Il y aurait beaucoup à dire des raisons et de l’histoire qui permet aujourd’hui à ce workshop puis à l’exposition Plurisensoriel#9 d’exister. Il faudrait dire l’inventivité et la générosité de ses initiateurs – celles du Centre Culturel de Flaine et de l’école nationale supérieure d’arts de Paris Cergy, certes, mais aussi celles, originelles, des fondateurs de la station, qui imaginèrent dans une autre époque, celle de la Modernité, que la nature (la montagne, la glace, le vent, le froid ou le soleil qui burine la peau) n’était pas à séparer de l’art et de la culture (les histoires, les images, les espaces construits, les formes ou les idées qui animent l’esprit). Bien au contraire, à Flaine, dans l’époque d’après-guerre, s’inventait un lieu pour nouer ce que la pensée occidentale imagine trop souvent délié : le corps avec l’esprit, la sensation avec l’intellection, la nature avec la culture – et finalement à Flaine était proposée une autre hypothèse qui aujourd’hui encore, spontanément lorsque l’on est sur place, apparaît d’une incroyable justesse.
C’est, je pense, une raison amplement suffisante pour aller travailler dans la neige, dans la montagne, en hauteur, à l’écart.
Stéphane Sauzedde
Directeur de l’école supérieure d’art de l’agglomération d’Annecy / décembre 2010